Education prioritaire et Réseau de Réussite Scolaire
Historique et politique de l’éducation prioritaire
- Alain Savary, ministre de l’Éducation nationale, crée les « zones prioritaires » en 1981. Cette politique « est née, d’une part, de la conviction que notre système éducatif doit répondre aux besoins de formation de tous les enfants d’âge scolaire et, d’autre part, du constat des inégalités devant l’École dues à la grande diversité des milieux sociaux et culturels. Le souci de la formation des élèves en difficulté m’a conduit à définir une politique de priorité pour les zones défavorisées. La démocratisation du système éducatif et la lutte contre les inégalités sociales doivent se concrétiser par davantage de moyens et surtout par une plus grande attention pour ceux qui en ont le plus besoin. » (Extrait du discours du 13 juillet 1983).
Les principes énoncés lors de la création des « zones prioritaires » perdurent jusqu’aux politiques actuelles :
- – attribution de moyens supplémentaires ;
- – ouverture du système éducatif sur l’extérieur et aux partenaires ;
- – élaboration d’un projet éducatif par les acteurs ;
- – cohérence avec l’ensemble du système éducatif.
La notion de « zones prioritaires » laisse place en 1990 à la notion de « Zones d’Education Prioritaire », puis en 1997 à celle de « Réseau d’Education Prioritaire » afin de mettre en exergue le travail de réseau et de partenariat. Il ne s’agit plus d’ancrer le projet éducatif sur un territoire, sur une zone géographique mais de valoriser le travail de réseau entre les différents établissements scolaires et avec les partenaires extérieurs en vue de favoriser la continuité pédagogique des apprentissages.
Cette orientation perdure en 2006 avec la création des « Réseaux Ambition Réussite » (RAR), réseaux prioritaires dans l’attribution de moyens supplémentaires, et des « Réseaux de Réussite Scolaire » (RRS).
Les réseaux de l’Education Prioritaire, RAR et RRS, développent leurs projets et leurs actions à partir d’un Contrat d’Objectifs Scolaires (COS) validé par l’Inspecteur d’Académie et le Recteur pour une durée de 4 ans.
La politique de l’Education Prioritaire s’articule autour de 4 grands principes :
- – mettre en œuvre un projet éducatif formalisé et évalué régulièrement
- – développer la réussite et l’ambition scolaire en adaptant le parcours des apprentissages et en accompagnant le projet d’orientation
- – articuler le projet éducatif avec la famille et les partenaires de l’Ecole (en temps et hors temps scolaires)
- – renforcer et accompagner les équipes pédagogiques dans les établissements scolaires.
Cf. Site du Ministère de l’Education Nationale http://www.educationprioritaire.education.fr/connaitre/reperes-historiques.htm
- Réseau de Réussite Scolaire :
La politique de l’éducation prioritaire vise à corriger les effets des inégalités sociales et économiques sur la réussite scolaire dans les écoles et les établissements les plus défavorisés. À la rentrée scolaire 2011, l’éducation prioritaire comprend les écoles, collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite (Éclair) et les réseaux de réussite scolaire (RRS). Cette politique encourage les initiatives des équipes à innover. La constitution de réseaux réunissant collèges et écoles favorise la continuité des apprentissages tout au long de la scolarité obligatoire. Ces réseaux s’appuient sur les partenaires locaux et veillent à la cohérence des actions engagées dans le temps scolaire et hors temps scolaire.
Des innovations et des expérimentations au service de la réussite scolaire
La politique de l’éducation prioritaire est une réponse aux difficultés sociales et scolaires concentrées dans certains établissements. Elle s’appuie sur une discrimination positive au service de l’égalité des chances. Elle tend à mobiliser l’emploi des moyens publics et à renforcer l’autonomie des acteurs locaux pour mieux répondre aux besoins des publics scolaires les plus défavorisés.
Depuis la rentrée 2011, le programme Eclair cumule la mise en œuvre simultanée d’innovations dans les champs des ressources humaines, de la pédagogie et de l’action éducative dans les écoles, collèges et lycées où se concentrent les difficultés sociales et scolaires. Comme pour les RRS, qui accueillent des publics plus hétérogènes, il crée des réseaux réunissant un collège et les écoles d’où proviennent ses élèves afin de favoriser la continuité des apprentissages tout au long de la scolarité obligatoire.
La dotation de moyens supplémentaires et l’accompagnement renforcé des équipes pédagogiques permettent de varier les modalités d’apprentissage et facilitent le recours aux innovations et aux expérimentations pour mieux répondre aux besoins des élèves.
Une dynamique de réseau pour renforcer le suivi tout au long de la scolarité obligatoire
Les écoles et collèges du programme Eclair et des RRS se structurent en réseau, autour d’un projet fédérateur. Cette organisation favorise la continuité des parcours d’apprentissage de la maternelle au collège, avec une attention particulière portée au passage de la maternelle à l’élémentaire, puis de l’élémentaire au collège. L’orientation après la classe de 3ème a pour objectif d’engager les élèves dans des parcours scolaires ambitieux.
Une place particulière est faite aux relations avec les familles :
- – présentation des enjeux et des programmes de l’année, du règlement intérieur de l’établissement
- – organisation de rencontres ou d’activités associatives
- – permanences d’associations de parents
- – cours d’alphabétisation dans le cadre de l’opération « ouvrir l’école aux parents pour réussir l’intégration »
La « mallette des parents » constitue un appui méthodologique pour développer le dialogue avec les familles.
Des partenariats en faveur de la prévention et de l’ambition
L’action éducative auprès des élèves de l’éducation prioritaire mobilise des services de l’État, les collectivités territoriales et des associations, aux côtés de l’éducation nationale. Les écoles et les établissements ont des correspondants police ou gendarmerie et justice. Les collectivités territoriales, outre la construction et l’entretien des locaux, soutiennent de nombreuses actions éducatives et contribuent à la réalisation des préconisations des diagnostics de sécurité. L’ensemble des partenaires sont mobilisés pour améliorer le climat scolaire et faire reculer le décrochage scolaire, l’absentéisme et les conduites à risque.
L’éducation prioritaire s’appuie sur des partenariats pour :
– mener des projets dans certains domaines d’excellence : culture, arts, sports, langues, sciences,
– développer une identité forte et un sentiment d’appartenance.
Les partenaires sont, selon les ressources locales :
- – une institution culturelle ou sportive,
- – une grande école ou une université,
- – un organisme de recherche,
- – une entreprise,
- – éventuellement une personnalité reconnue.
Ces liens permettent de faire naître et valoriser l’ambition scolaire et professionnelle des familles et des jeunes et contribuent à la réussite de tous les élèves.
Cf. Site du Ministère de l’Education Nationale : http://www.education.gouv.fr/cid187/l-education-prioritaire.html